L'entrepreneuriat est-il macho?

Où en sommes-nous rendu dans les relations hommes-femmes en affaires?

Par
Carl Durocher
le
11/10/2017
Catégorie:
Business
Tags:

L'entrepreneuriat, est-ce que c'est encore un milieu d'hommes?

Mon parcours

Depuis l'âge de 18 ans, je suis entrepreneur.  Je fais partie de ceux qui croient que l’on naît entrepreneur. J’ai toujours fait passer mes idées et mes projets avant toutes choses, et parfois, j’ai négligé des aspects très importants de ma vie par ambition ou par passion pour mes idées. 

Le sentiment qui m’anime lorsque je vois une entreprise prendre forme, c’est le même sentiment qu’un jardinier vit lorsqu’il voit ses plants de tomates grandir et qu’il spécule sur la grosseur de ses futurs fruits. C’est ce sentiment qui me fait vivre et qui me donne envie de tout donner de moi-même.

Ma première entreprise a été dans le domaine des toitures et de la construction.  J’ai commencé à travailler dans le domaine à l’âge de seize ans et deux ans plus tard, j'ai fondé "Les couvreurs Duro-Toit" avec mon meilleur ami de l’époque.  La construction, c’est un milieu de gars…surtout les toitures.  Les conversations tournent pour la plupart du temps autour du sport, des autos, de la construction et des « madames ».  C’est un milieu hyper compétitif où la performance va permettre à celui qui désirent y mettre les efforts supplémentaires, de gagner des échelons et des promotions très intéressantes.

En 2006, alors que l’entreprise commençait à peine à voir le jour, la mode des « start-ups » et de l’entrepreneuriat n’était pas vraiment présente ; j’ajouterai même que partir à son compte à 18 ans, c’était plutôt hors du commun !  À ce moment-là, je n’aurais même pas été en mesure de vous nommer une femme d’affaires de mon âge.  Jusqu’à tout récemment, c’était plutôt rare pour moi de rencontrer une millénium qui avait son propre business.  Les choses ont changé.

Je pense que le « retard » des entrepreneures milléniums est dû au fait que les hommes qui ont pris la branche de la construction tôt dans leur vie étaient en mesure de partir leurs propres entreprises plus rapidement que les femmes qui, elles, ont fait des études supérieures.  Entre 2006 et 2012, ça été l’explosion des entreprises en construction par la génération Y.  Maintenant, se sont les femmes professionnelles et entrepreneures qui prennent d’assaut le monde des affaires. Messieurs, attention ! Elles savent ce qu’elles font et en sont fières et avec raison ! Les générations précédentes ont travaillé fort pour permettre cette émancipation et c'est tant mieux.

À l'époque où j'étais dans la contruction.

Opportunités et les femmes

Depuis le début du projet d’Opportunités, nous rencontrons beaucoup de femmes d’affaires et je trouve l’expérience vraiment rafraichissante. Comme je vous ai déjà expliqué, je viens d'un monde très masculin de l’entrepreneuriat, les rencontres avec des femmes d’affaires ont toujours été rares dans mon cas.  De connaitre les valeurs et les visions des millénium(e)s en affaires me stimulent énormément et l’envie de m’associer au projet de l’une d’entre-elles commence vraiment à me stimuler.

Récemment, Opportunités a reçu plusieurs critiques de son image de marque par les femmes, et ça m’a porté à réfléchir...

Quatre hommes qui lancent une plateforme sur l’entrepreneuriat, un logo qui représente un spermatozoïde (bien que selon ma perspective, cela représente la plus grande opportunité qui soit : la vie), est-ce que nous aurions fait une erreur dans notre branding ?

40% de nos collaborateurs et 30% des entrevues que nous avons faites avec des CEO sont des femmes, alors pourquoi étions-nous critiqués ?

Selon moi, pour la même raison qu’un studio de cross-fit pour « femmes seulement » a sa place mais qu’un réservé uniquement aux hommes serait impensable… pour la même raison qu’un blogue sur les femmes entrepreneures soit bien vu mais que si Opportunités était uniquement dédié aux hommes d’affaires, nous serions probablement lynchés sur la place publique :  Nous payons présentement pour l’univers macho qu’était l’entrepreneuriat il y a de ça pas très longtemps.

Sachez mesdames, que la femme pour qui j’ai le plus grand respect du monde, ma mère, n’aurait jamais accepté de la part de son fils qu’il mette sur pied une entreprise macho et sexiste.  Sans déroger de notre mission, nous allons féminiser davantage le projet sans toutefois aller dans l’autre direction, celle du politiquement correcte.

De plus, certains entrepreneurs sont plus « masculin » que d’autres et nous pensons qu’ils ont le même droit que les femmes d’affaires qui sont plus « féministe », soit celui d’exprimer leur opinion dans le respect de tous.

En conclusion, je pense que c’est un défi intéressant pour les entreprises d’aujourd’hui de trouver le bon équilibre entre la liberté d’expression et le respect de tous. L’équipe d'Opportunités souhaiterait d’ailleurs avoir l’opinion des femmes et des hommes sur le sujet :  où en sommes-nous avec les relations hommes-femmes en affaires ?

 

Carl Durocher

Carl Durocher croit que le monde dans lequel nous vivons doit ses réussites et sa survie grâce au partage des connaissances et des expériences. Il détient 12 ans d’expérience dans le monde des affaires, il a fondé en 2006 l’entreprise Duro-Toit Inc qu’il a vendu en 2014 pour se lancer dans des domaines qui le passionne: le café, voyager et l’écriture, des passions qu’il a développé lors d’un voyage de 11 mois en Amérique Centrale. Maintenant consultant, associé chez Couleur Café et Opportunités.co, son but est de partager ses connaissances et d’aider les entreprises à créer des opportunités d’affaires profitables.